Les Sârs de la Rose-Croix

Serge Caillet

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Les Sârs de la Rose-Croix
Serge Caillet, préface de Robert Amadou

  • Date de publication novembre 2022
  • Nombre de pages 368
  • Prix 38 €
  • Editeur Les Editions de la Tarente
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Grand format avec de nombreuses illustrations

Le dernier ouvrage de notre ami Serge Caillet nous retrace avec émotion les péripéties de ceux que l’on a appelé Les Sârs de la Rose-Croix. Cet ouvrage fait office de mise à jour, ou plutôt de suite et de complément, avec de riches illustrations, de l’ouvrage paru en 1986 chez Cariscript dans la collection Documents martinistes Sâr Hiéronymus et la Fudosi.

Qui sont ces Sârs et que signifie ce terme ? C’est Joséphin Péladan qui s’attribua le premier ce titre qui en assyrien signifie roi en se faisant nommer Sâr Mérodack dès 1888. Ayant été à l’origine de la création de l’OKRC (Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix), co-fondé avec Stanislas de Guaita en 1888, puis de l'Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal en 1891, ce titre de Sâr sera repris plus tard par les Grands-Maîtres des autres Ordres de la Rose+Croix sans que certains se doutaient peut-être de son origine.

Ce splendide ouvrage nous fait découvrir la FUDOSI (Fédération Universelle des Ordres, Fraternités et Sociétés Initiatiques) fondée en 1934 à Bruxelles lors de son premier convent. Elle ne subsistera que jusqu’en 1951 et verra même naître en 1939 une organisation concurrente : la FUDOSFI (Fédération Universelle des Ordres, Sociétés et Fraternités Initiatiques). Preuve en est qu’avant la Seconde Guerre Mondiale, l’heure était à l’union et à la fédération des Sociétés Initiatiques.

La FUDOSI avait trois buts, inscrits dans son plan d’action : 1) L’union des diverses Sociétés Initiatiques en vue de l’avancement et du progrès spirituel de l’humanité. 2) La lutte contre toutes les causes, religieuses, politiques, ou sociales des conflits entre les peuples et les races humaines. 3) La rapprochement des diverses Vérités Initiatiques dans un sentiment d’unité fraternelle.

Qu’est-ce qu’un Ordre Initiatique ? Le premier convent de la FUDOSI décide à l’unanimité que « Un Ordre Initiatique est celui où l’on reçoit, par la voie de l’Initiation, l’enseignement des Vérités cosmiques traditionnelles et où l’on est lié par des serments solennels et sacrés à la pratique du Bien et à l’observation des secrets ».

Pas moins de douze Ordres Initiatiques seront admis au sein de la FUDOSI en 1934 (Rose+Croix, martinisme, église gnostique, franc-maçonnerie de Memphis-Misraïm) dont l’AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose+Croix) fondé par Harvey Spencer Lewis en 1915 et l’OMS (Ordre Martiniste et Synarchique) de Victor Blanchard ainsi qu’une subsistance de l’OKRC dirigé par ce même Victor Blanchard.

René Guénon sera affiché comme traître par la FUDOSI du fait de son article très critique, paru en avril 1937 dans le n° 208 des Etudes Traditionnelles, sur Harvey Spencer Lewis et l’AMORC.

Qui sont donc ces Sârs ? La liste est longue de ceux qui sont à l’origine des mouvements Rose+Croix qui émergèrent à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.

Citons d’abord les précurseurs qui sont à l’origine de la transmission initiatique : le Vicomte Louis Charles Edouard de Lapasse (1792-1887) à Toulouse, Eugène Aroux (1793-1859), Arcade d’Orient Vial (1790-1877), Adrien Péladan (1844-1885), Firmin Boissin (1835-1893).

Viennent ensuite les précusrseurs de la Rose+Croix Kabbalistique : Eliphas Lévi (1810-1875), l’abbé Paul François Gaspard Lacuria (1806-1890), qui transmit son initiation à Adrien Péladan qui lui-même la transmit à son frère Joséphin Péladan (1858-1918) et à Stanislas de Guaita (1861-1897), qui fondèrent tous deux l’OKRC. Citons encore l’abbé Paul Roca (1830-1893), l’abbé Alta (Calixte Mélinge 1842-1933).

Puis les successeurs des fondateurs de l’OKRC : F.-Ch. Barlet (Albert Faucheux 1838-1921), Papus (Gérard Encausse 1865-1916), Téder (Charles Détré 1855-1918).

Mais n’oubions pas les Belges Dantinne (Emile Dantine 1884-1969), Sâr Hiéronymus, imperator de la FUDOSI et Frans Wittemans, qui furent à l’origine de la création de la FUDOSI.

Pour l’organisation concurente, la FUDOSFI, ce sont l’Américain Reuben Swinburne Clymer (1878-1966) et le Français Constant Chevillon (1880-1944) qui sont à la manœuvre.

L’ouvrage, très riche, aborde aussi les ordres des Frères d’Orient, du Lys et de l’Aigle de Démétrius Platon Sémélas (auteur d’un rituel martiniste), la Fraternité polaire, les origines de l’AMORC avec notamment le fameux et étrange voyage de Harvey Spencer Lewis à Toulouse, les heurs et malheurs de la FUDOSI.

Cet ouvrage est captivant à lire pour qui s’intéresse aux sociétés initiatiques et à cette belle aventure que fût la création de la FUDOSI – même si elle était bien utopique et ne resista pas à la Seconde Guerre Mondiale. C’était une belle espérance d’union dans la paix et la vérité.

Revue L’Initiation

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